La place de la Concorde, avec 8,64 hectares, est la plus grande place de Paris. Le nom aurait été choisi par le Directoire pour marquer la réconciliation des Français après les excès de la Terreur.
Située sur la Rive droite, dans le 8e arrondissement, au pied des Champs-Élysées, elle relie ceux-ci, qui montent vers le nord-ouest, aux jardin des Tuileries qui s'étendent vers le sud-est. Par la rue Royale, elle ouvre au nord sur la Madeleine et au sud, par le pont de la Concorde qui traverse la Seine vers le 7e arrondissement, sur le palais Bourbon. Administrativement, la place elle-même est située dans le quartier des Champs-Élysées, dont elle est l’extrémité orientale. Mais les deux bâtiments qui la bordent au nord, de part et d’autre de la rue Royale, sont dans le quartier de la Madeleine, toujours dans le 8earrondissement, tandis que le jardin des Tuileries qui la jouxte est situé dans le quartier Saint-Germain-l'Auxerrois du 1rearrondissement.
Proche du centre de Paris, la place occupe une position privilégiée, car elle ponctue deux grands axes :
- axe nord-sud constitué par Montmartre, les grands magasins du boulevard Haussmann, l'église de la Madeleine, l'Assemblée nationale.
- axe ouest-est constitué par l'Arche de la Défense, l'Arc de triomphe, l'avenue des Champs-Élysées, le jardin des Tuileries et le Musée du Louvre.
Cet ensemble monumental est, au point de vue de l'aménagement urbain, la plus importante création du Siècle des Lumières dans la capitale. Il exprime un moment privilégié dans l'évolution du goût français : celui qui voit, vers le milieu du xviiie siècle, le déclin du style rocaille et la naissance d'un nouveau classicisme dont Ange-Jacques Gabriel, son architecte, et Edme Bouchardon, le sculpteur de la statue équestre de Louis XV érigée au centre de la place et détruite à la Révolution, sont parmi les pionniers.
Sa dénomination a changé de nombreuses fois, traduisant l'instabilité des régimes politiques de la France depuis 1789 et une série d'événements joyeux, tragiques ou glorieux, certains d'une grande portée historique, qui se sont déroulés sur son sol. Elle s'est appelée place Louis XV, puis place de la Révolution après le 10 août 1792, place de la Concorde sous le Directoire, le Consulat et l'Empire, à nouveau place Louis XV puis place Louis XVI sous la Restauration, place de la Charte en 1830, pour reprendre enfin sous la Monarchie de Juillet le nom de place de la Concorde. De même les monuments qui ont orné ou auraient dû orner son centre : statue équestre de Louis XV, statue de la Liberté, statue de Louis XVI, obélisque de Louqsor.
Les aménagements, modestes sous la Révolution (installation des chevaux de Marly en 1794), ont été importants sous la Monarchie de Juillet (en 1836, érection de l'obélisque, travaux d'embellissement de Hittorff : les deux fontaines, les statues des huit principales villes de France (les huit « matrones » vêtues à la grecque et couronnées de tours, leurs socles logeant des fonctionnaires et leur famille en attendant l'érection des statues), les lampadaires et les colonnes rostrales). LeSecond Empire supprima les fossés pour améliorer la circulation. Le dernier aménagement sur le plan de l'architecture a été en 1931 la disparition de l'hôtel Grimod de La Reynière, construit en 1775 dans le respect de l'ordonnance de Gabriel, mais défiguré au fil du temps par des adjonctions successives, et son remplacement par l'ambassade des États-Unis dans le respect du projet originel. Depuis 1937, aucun changement notable ne peut plus affecter la place qui est classée dans son ensemble. Signalons un dernier embellissement en 1998, à l'initiative de l'égyptologue Christiane Desroches Noblecourt, la mise en place dupyramidion doré de l'obélisque.
Au temps de la Révolution française, la place est le lieu de passage obligé pour des convois, qu'ils soient improvisés ou ritualisés par le protocole des fêtes. Elle sera l'un des grands lieux de rassemblement de la période révolutionnaire, surtout lorsque la guillotine y sera installée. C'est aussi là que Louis XVI et Marie-Antoinette ont été exécutés.
Dès le 12 juillet 1789, les bustes de Jacques Necker et de Philippe d'Orléans y sont exhibés ; le prince de Lambesc et ses dragonschargent les manifestants. Le lendemain, la foule pille les armes du Garde-meuble (situé dans le bâtiment nord-est) pour « aller à la Bastille ». Le 6 octobre, Louis XVI, Marie-Antoinette, et le dauphin (futur Louis XVII), ramenés de Versailles à Paris par le peuple, font leur entrée au palais des Tuileries en traversant la place Louis-XV.
Le 11 août 1792, la statue de Louis XV est renversée de son piédestal puis envoyée à la fonte. Elle est remplacée par une statue de la Liberté de François-Frédéric Lemot et la place Louis XV est alors rebaptisée place de la Révolution.
La guillotine y est déplacée depuis la place du Carrousel pour y décapiter, sur le lieu même de leur forfait, certains des voleurs dudiamant bleu de la Couronne. Elle y vient, mais provisoirement, en octobre 1792, pour l'exécution des voleurs de bijoux de la Couronne au Garde-meuble. Elle réapparaît le 21 janvier 1793 pour l'exécution de Louis XVI ; elle est alors dressée à mi-distance du socle de la statue de Louis XV et de l'entrée des Champs-Élysées. C'est enfin le 11 mai 1793 qu'elle s'y fixe à demeure, pour y rester jusqu'au 9 juin 1794, et cette fois entre le centre de la place et l'entrée du jardin des Tuileries. Sur les 2 498 personnes guillotinées à Paris pendant la Révolution, 1 119 le sont place de la Révolution. Parmi elles, outre Louis XVI, on retiendra les noms de Marie-Antoinette, Charlotte Corday, madame Roland, lesGirondins, Philippe d'Orléans, Madame Du Barry, Danton, Malesherbes et Lavoisier…
La guillotine est ensuite transférée place du Trône-renversé (actuelle place de la Nation) et ne revient place de la Révolution que pour l'exécution de Maximilien de Robespierreet ses amis (10 thermidor an II - 28 juillet 1794).
La guillotine est ensuite transférée place du Trône-renversé (actuelle place de la Nation) et ne revient place de la Révolution que pour l'exécution de Maximilien de Robespierreet ses amis (10 thermidor an II - 28 juillet 1794).
En août 1793, la statue de Louis XV est remplacée par une effigie de plâtre représentant la Liberté coiffée d'un bonnet rouge et tenant une pique dans la main droite. Elle sera retirée en juin 1800. Par ailleurs, les chevaux dits de Marly, œuvre de Guillaume Coustou, sont installés à l'entrée des Champs-Élysées en 1795.
Avec la fin de la Terreur, le gouvernement décide de rebaptiser la place de la Révolution place de la Concorde (1795).
L'obélisque égyptien de Louxor, vieux de 3 300 ans (xiiie siècle av. J.-C.), fut transporté en France en 1836, offert par l'Égypte en reconnaissance du rôle du Français Champollion qui a été le premier à traduire les hiéroglyphes. Le roi Louis-Philippe le fit placer au centre de la place lors son l'aménagement par l'architecte Hittorff. Haut de 22,86 mètres, le monolithe, en granite rose de Syène, pèse 227 tonnes. Il est érigé sur un socle de 9 mètres et est coiffé d'un pyramidion doré de plus de trois mètres et demi. Les hiéroglyphes qui le recouvrent célèbrent la gloire du pharaon Ramsès II.
Le sommet de cet obélisque est surmonté d'un pyramidion de plus de 3,50 m, ajouté en juillet 1998, aussi pointu qu'étincelant, fait de bronze et de feuilles d'or. Il est censé remplacer un précédent ornement sommital, emporté lors d'invasions en Égypte au vie siècle.
L'obélisque se situe sur la ligne de l'axe historique de Paris qui va de l'Arc de triomphe du Carrousel à l'Arche de la Défense en passant par le jardin des Tuileries et l'avenue des Champs-Élysées.
L’obélisque sert aussi de gnomon à un cadran solaire dont les chiffres romains et les lignes sont tracés au sol par des incrustations de métal dans le revêtement du centre de la place.
Les deux fontaines de la place de la Concorde sont situées de part et d'autre de l'obélisque. L’œuvre de l'architecte Jacques Ignace Hittorff qui ajoute ces deux fontaines monumentales - la Fontaine des Mers placée au sud (côté Seine) et la Fontaine des Fleuves au nord (côté rue Royale).
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